Aujourd’hui, mémoire de saint Bruno, nous célébrons l’anniversaire de la consécration épiscopale de saint Antoine-Marie Claret. Elle eut lieu dans la cathédrale de Vich en 1850, une année après avoir reçu la nomination à la charge d’Archevêque de Santiago de Cuba. Claret avait alors 42 ans. Le même Claret considéra providentiel qu’elle ait eu lieu dans le mois du rosaire et dans la fête du saint fondatur de l’Ordre des Chartreux, auquel il voulut appartenir quand il était jeune.

Cette mémoire nous offre une opportunité de méditer sur la vie et le travail de notre Fondateur en tant qu’Évêque. Il ne lui fut pas facile d’accepter la charge que le Pape lui confiait. Mais une fois qu’il l’accepta, il essaya de la vivre selon le style des Apôtres. Pendant les six longues années de son séjour à Cuba, comme archevêque, il se livra corps et âme à la revitalisation du diocèse à travers des visites pastorales, à la réforme du clergé et du séminaire, à la promotion d’oeuvres sociales et à l’amimation de la vie chrétienne en général. Son esprit de missionnaire apostolique insuffla à son épiscopat un dynamisme qui n’était pas habituel chez les Évêques de son temps.

C’est ce modèle d’épiscopat qu’il exerça, surtout pendant le temps qu’il fut pasteur de l’archidiocèse de Santiago de Cuba. Dès son arrivée dans l’île, il le fit savoir, en toute franchise, au Gouverneur Général, don José Gutiérrez Concha : “Le jour où je verrai qu’on met le moindre obstacle à ma mission… ce jour-là, je laisserai ma place, et, personnellement, je n’y perdrait rien, car ma condition de missionnaire me suffit pour être pauvre, pour aimer Dieu, pour aimer mes prochains, pour sauver des âmes et, en même temps, sauver la mienne”.

Contrairement à la pratique de beaucoup d’autres évêques de son temps, il confia à des personnes compétentes le fonctionnement ordinaire de la curie archiépiscopale. Et il se consacra pleinement à l’évangélisation par les visites pastorales au diocèse, par l’exercice continuel du ministère de la Parole et par sa préoccupation pour remédier les besoins des plus pauvres, surtout dans les domaines de la prévention et de l’éducation. Il signa ce dévouement à son peuple avec le sang qu’il versa lors de l’attentat d’Holguín, le premier février 1856.

Dans les étapes suivantes de Madrid, Paris et Rome, malgré qu’il n’était pas évêque résidentiel, il trouva d’autres débouchés à son zèle missionnaire: des sermons, des conférences, des exercices spirituels, l’apostolat de la presse et l’accompagnement spirituel, afin de continuer à sevir intensement l’Église. La charité du Christ, devise de ses armoiries d’archevêque, fut toujours le moteur de sa vie et de son apostolat.

Aujourd’hui, en célébrant la mémoire de l’ordination épiscopale de notre Fondateur, nous devons penser spécialement à tous les clarétains qui ont été appelés à servir l’Église comme évêques. Prions pour eux et pour leurs églises, afin que, suivant l’exemple de saint Antoine-M. Claret, ils sachent porter la Bonne Nouvelle avec générosité et dévouement et avec une fine attention aux signes des temps.