Catalogne, Espagne. Pere Casaldàliga, CMF a reçu, à titre posthume, la médaille de la ville de Sabadell au mérite citoyen, le 23 mars dernier. Une reconnaissance qui intervient quelques mois après son décès au Brésil, où il était évêque de São Félix do Araguaia. Le Supérieur Majeur de la Province de Sanctus Paulus, le Père Ricard Costa-Jussà, CMF, était présent en représentation de toute la Famille Clarétaine. Le Père Abbé de Montserrat, Josep Maria Soler, qui fut un disciple de Casaldàliga dans sa jeunesse, a glosé sur la figure de l’évêque Pedro. La mairesse, Marta Farrés, a présidé la cérémonie et a remis la médaille à Glòria Casaldàliga, nièce de l’évêque. La livraison a été célébrée dans la salle plénière de la mairie de Sabadell.
Dès le début, Soler, en tant que disciple de l’évêque, a qualifié la Casaldàliga de “catalan universel”. L’abbé a insisté sur la signification de Sabadell pour le missionnaire clarétain: “Sabadell n’était pas une destination de plus, c’était son premier amour, la première forge dans de nombreux aspects de la vie”. Dans son intervention, il a rappelé la vie à Sabadell de Casaldàliga. Il est arrivé à l’âge de 24 ans après son ordination. La ville a été le lieu de ses premières expériences avec une dure réalité sociale qui l’a touché directement pour la première fois. Selon Soler, les six années qu’il a passées dans le Sabadell des usines, des casernes et des jeunes apprentis, l’ont marqué à vie. “Sans les expériences vécues à Sabadell, ses causes auraient eu une dimension différente”, a-t-il déclaré. Ces premières expériences ont été déployées avec un écho international au Brésil, dans la défense des peuples indigènes et la dénonciation des pouvoirs oppressifs.
L’abbé de Montserrat a souligné l’activité de l’évêque en tant qu’enseignant à l’école du Cœur de Marie, l’actuelle école Claret de Sabadell. “Il était vraiment un enseignant, un témoin qui, par sa vie et ses paroles, enseignait à vivre et à aller en profondeur”, a-t-il rappelé. Il a également expliqué l’impact que les étudiants ont ressenti “pour sa simplicité, pour son désir de vivre dans la simplicité, pour son traitement attentif et pour son respect malgré le fait que nous étions des adolescents de la première heure”. Il a également fait référence à son travail pour les immigrants dans la mesure de ses possibilités.
Gloria Casaldàliga, nièce de l’évêque et présidente de la Fondation Pere Casaldàliga, l’a remercié pour cette distinction et a souligné le symbolisme “d’un amour qui est réciproque”. Elle a fait référence à son approche des groupes marginalisés et appauvris dans son travail à Sabadell. M. Casaldàliga a rappelé la vocation de journaliste de l’évêque, avec sa participation à Radio Sabadell et au magazine Eufòria, auquel participaient de nombreux jeunes de Sabadell. M. Casaldàliga s’est dit convaincu que “la reconnaissance d’aujourd’hui est un engagement de tous les citoyens en faveur de la justice, de la liberté et de la paix”.
Farrés a commencé la cérémonie en soulignant l’importance de ce prix pour Pere Casaldàliga. “C’est une reconnaissance en tant que référence dans la défense et la lutte pour les droits des personnes, en particulier pour les personnes les plus faibles et les plus défavorisées”. La mairesse a également souligné les valeurs que l’évêque représente: “il est un symbole de solidarité, d’aide aux autres et d’engagement”. Elle a assuré que “nous aimons beaucoup, en tant que Sabadell, que ces valeurs soient liées à notre ville”.
Monseigneur Casaldàliga recevra également la médaille d’or du mérite civique de Barcelone à titre posthume. Cette décision a été approuvée à l’unanimité par l’assemblée plénière municipale de la capitale catalane, qui accordera également cette distinction à Manel Pousa, plus connu sous le nom de Père Manel, en tant qu’icônes du militantisme et de la justice sociale jusqu’à sa mort, survenue dans les deux cas l’année dernière.