10 Octobre

Oct 10, 2018 | Claret avec toi

« Jamais j’ai fait payer de l’argent en tant que propriété de ce que j’ai commandé d’imprimer ; au contraire, j’ai donné gratuitement des milliers et milliers d’exemplaires, et encore aujourd’hui je continue d’en donner, et je donnerais jusqu’à la mort »
Aut 328

FORCE PERSUASIVE DE LA GREATUITÉ

Dans une société mercantiliste comme la nôtre, la gratuité, plus qu’une valeur, est une attitude suspecte. Lorsque tout s’achète et se vend, on ne comprend pas que quelqu’un veuille offrir quelque chose gratuitement… à moins que qu’il cherche un quelconque d’autre type de compensation non-chrématistique. Et, cependant, la logique de l’évangélisation est régie par un autre critère : « Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez-le gratuitement » (Mt 10,8)
Le meilleur de la vie (la vie, elle-même, la liberté, la joie, l’amitié, la foi) on ne peut pas l’acheter. Tout ce qui a de mieux nous le recevons « gratuitement » (c’est-à-dire, en tant que grâce). Afin qu’il soit efficace il faut le donner de la même façon que nous l’avons reçu : gratuitement. Claret comprit très bien les paroles de Jésus et il essaya de les appliquer, à sa manière d’évangéliser ; et, plus concrètement, à l’impression et diffusion de livres. Surtout il comprit que dans sa vie devaient être présentes les orientations de Jésus, lequel enseigna qu’il « y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Act 20,35) et « étant riche il se fit pauvre afin que nous nous enrichissions avec sa pauvreté » (2 Cor 8,9).
Claret s’abaissa son salaire d’archevêque de Cuba afin que ses prêtres puissent être mieux payés. Plus tard, en tant que Président de l’Escurial, il réalisa une administration admirable et assigna un bon salaire à ses collaborateurs lors de cette grande entreprise. Mais il ne s’assigna rien à soi-même.
Probablement aujourd’hui est-il difficile d’appliquer ce critère de gratuité à la production de biens matériels, étant donné le type de société dans laquelle nous vivons. Mais toujours est applicable à ces biens. Qui sont les plus nécessaires pour vivre : l’acceptation d’autrui, le dévouement, la beauté, etc. L’évangélisateur d’aujourd’hui devrait être un expert de ces expériences de grâce, qu’elles deviennent comme un oasis au milieu du désert de la productivité. Il n’y a rien de moins productif, mais plus nécessaire, qu’une embrassade ou une parole d’appui. Et bien sûr, il n’y a rien de plus gratuit et de plus transformant que la foi.

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