AMOUR À MARIE SALVATRICE
La pensée que Claret, dès son enfance, avait envers les pécheurs qui couraient le danger de la damnation, lui enlevait le sommeil. Ce sentiment grossit comme un torrent et il fut le moteur de son ardeur apostolique. Mais il ne tomba pas dans la déviation de présenter Marie comme un contrepoids à la justice de Dieu. Celle-ci constitue la synthèse de la doctrine équilibrée et que l’intuition de Claret saisit avant les précisions du Concile Vatican II.
La miséricorde préside l’Histoire du Salut : « Béni soit Dieu, Père de Notre Seigneur Jésus Christ, Père de miséricorde et Dieu de la Consolation » (2 Cor 1,3)
La miséricorde divine devient visible en la personne de Jésus. Et il a voulu la rendre visible, également, dans la tendresse maternelle de sa Mère. Et c’est parce qu’il sait plus que quiconque quel cœur a donné à ses créatures ; et c’est pour ça qu’Il nous a donné sa Mère, afin qu’elle soit aussi la nôtre. Mais ça reste clair que la miséricorde que nous demandons à Marie des millions de fois (« tourne vers nous tes yeux miséricordieux ») n’est d’autre chose que le reflet qui scintille sur la mer infinie de la miséricorde de la Trinité.
C’est Dieu dans son amour celui qui a créé cette créature exceptionnelle qu’est Marie Vierge et Mère. Marie s’est imprégnée tellement de la miséricorde divine qu’elle s’est « miséricordialisée ». Elle n’est pas une porte de dégagement devant la justice divine, mais elle est la miséricorde divine qui pénètre le Cœur de Marie et le déborde, afin d’irriguer et féconder l’aridité du cœur humain.
Parmi les missionnaires qui participent du charisme clarétain, toujours entêtés à chercher les meilleurs moyens d’évangélisation, est d’actualité permanente un texte qui guida la rénovation postconciliaire (Document sur leur « Patrimoine Spirituel », dans lequel on affirme : « Notre Père s’est valu de la dévotion au Cœur de Marie, comme arme très efficace dans son apostolat multiforme » ; et tout de suite, il ajoute : « Le missionnaire clarétain contemple la Vierge comme modèle…soumis à son action maternelle…Par ce moyen l’apôtre clarétain se revêt de l’affection maternelle que le Concile reconnait comme étant nécessaire afin de participer à la Mission de l’Église et coopérer au salut des hommes »